ANNECY | François Astorg réagit aux « cadeaux de Noël » des syndicats !

ANNECY | François Astorg réagit aux « cadeaux de Noël » des syndicats !

PUBLIE LE 02/12/2022 par Auriana Castro - 7621 vues

A l’approche des fêtes de fin d’année, le syndicat Force Ouvrière de la ville d’Annecy, a créé un calendrier de l’avant, plutôt original, pour le maire François Astorg. Il s’agit de plusieurs actions, présentées comme des « cadeaux de Noël ». Si l’initiative peut prêter à sourire, le syndicat FO souhaite ainsi faire entendre ses revendications.

Parmi ces cadeaux, une parodie du titre « Tout va bien » d’Orelsan, où le refrain se change en « François, tout va bien » pour dénoncer les difficultés des animateurs. Et puis chose plus courante pour des syndicats, deux préavis de grève.

« Tous les jours, des gens s’en vont. » Régis Faucher, secrétaire FO de la ville d’Annecy
Les syndicats déplorent les conditions travail des agents de la ville, tous services confondus.
FO, la FA (Fédération autonome), la CGT et la CFDT appellent ainsi à faire grève les 6 et 7 décembre 2022. Au cœur de leurs revendications : le manque de personnel.

« On a plus de DGS, on n’a pas de DRH, on n’a pas de médecin du travail. Tous les jours, des gens s’en vont. » Dans la voix de Régis Faucher, secrétaire FO de la ville d’Annecy, l’appréhension s’entend : « On est inquiet ! On peut parler d’hémorragie, on a encore des cadres et des agents qui s’en vont. »
Pour Séverine Catoir, trésorière FO et ATSEM, ce manque de personnel dégrade forcément les conditions de travail des agents : « Nous sommes aussi fatigués que si nous étions en fin d’année scolaire… Tous les agents sont fatigués, certains sont en burn-out, il y a de plus en plus d’arrêt de travail. Les agents n’aiment plus leur métier. Je n’aime plus le mien. »
Régis Faucher travaille depuis 1992 pour la ville d’Annecy, selon le syndiqué la seule solution pour améliorer la situation est d’y mettre les moyens financiers : « Si on veut garder du personnel, il faut mettre les moyens pour qu’ils restent et trouver de nouveaux agents qui désirent travailler dans notre collectivité. » Séverine Catoir poursuit : « Il faut savoir qu’on ne vit pas, on survit. Il faut que la ville d’Annecy fasse des efforts. Il y’a des choses à faire, s’il y a la volonté de faire, c’est possible. On attend des propositions. »

« Le dialogue est ouvert. […] J’espère qu’on puisse trouver un accord. » François Astorg, Maire d’Annecy
Au micro d’H2O, François Astorg tient à souligner que la municipalité entend les revendications des syndicats : « On est très présent dans les discussions, on est à l’écoute… Même si on ne peut pas répondre à toutes les demandes. » Le maire précise, en 2021, la collectivité a comptabilisé plus de 1.000 heures de dialogue sociale et en 2022, pour l’instant, plus de 1.100 heures.

En 2022, les revendications étaient en grande partie liées au pouvoir d’achat, le maire le reconnait : « La vie sur Annecy est chère. » Face aux demandes, François Astorg confie que la collectivité a mis en place plusieurs mesures, certaines suivant les directions nationales : « Le point d’indice des fonctionnaires a été relevé de 3.5 points. Avant, nous avions lancé une revalorisation du régime indemnitaire et j’ai tenu à ce que nous financions la perte des jours d’ancienneté : on en a eu pour près de 300.000 euros. La revue salariale [a coûté] pour plus d’1 Million. »

Concernant la grève illimitée des ATSEM, le maire revient sur les discussions passées. En effet, François Astorg a rencontré parents et ATSEM afin de trouver un accord. Une rencontre nécessaire : « Il est vrai que les ATSEM ont un travail très difficile, avec une forte pénibilité, il peut y avoir de l’usure professionnelle. C’est un sujet que nous avons pris à bras le corps. C’est pour cela que tous les élus concernés par les écoles vont aller à la rencontre des ATSEM dans les écoles. » 
Des avancés ont été faites affirme le maire, néanmoins, aucun accord n’a été signé à ce jour : « Nous avions discuté, fait des propositions… Mais il est vrai nous n’avons pas répondu à 100% à toutes les demandes. Sur certains sujet, la ville ne peut pas y accéder dans un environnement légal ou dans un environnement financier, notamment l’embauche d’une vingtaine d’ATSEM supplémentaire. » François Astorg poursuit : « Ce n’est pas possible pour la ville. Ça a été mis sur la table dès le début, on pensait quand même pouvoir arriver à un accord… Mais au final, les représentants n’ont pas souhaité signer l’accord. »

Lundi 5 décembre 2022, les syndicats seront reçus en mairie pour faire entendre leurs revendications et leurs propositions : « Les dossiers ne sont pas fermés. On va continuer à discuter. » affirme le maire d’Annecy. Une volonté que partage visiblement Force Ouvrière : « On veux faire entendre notre voix. Il faut que notre collectivité retrouve une bonne ambiance. »