Haute-Savoie

Virginie Duby-Muller nommée parlementaire en mission : « C’est un enjeu d'aménagement du territoire en matière de culture »

Virginie Duby-Muller nommée parlementaire en mission : « C’est un enjeu d'aménagement du territoire en matière de culture »

PUBLIE LE 05/03/2024 par Nathan Bigué - 1849 vues

Vous avez été nommée parlementaire en mission sur la vie culturelle en milieu rural. En quoi ça consiste ? 

Cette nomination s’inscrit dans le cadre du Printemps de la ruralité, une initiative lancée par la ministre de la Culture Rachida Dati, afin de rapprocher davantage la culture en milieu rural. Sachant que la ruralité concerne aujourd’hui 22 millions de Français. C'est parfois un secteur qui est un petit peu oublié de la culture. Donc, dans le cadre de ce Printemps de la ruralité, la ministre m’a demandé de travailler sur un aspect spécifique, qui concerne l'ingénierie des collectivités locales.

On se rend compte aujourd’hui que les collectivités ont des faiblesses de ressources en ingénierie, ce qui peut être finalement un point bloquant pour l’action culturelle en milieu rural. L’idée, c’est d'identifier les freins et leviers qu’on pourrait proposer pour améliorer cette question d'ingénierie. Et in fine, avoir davantage de culture en milieu rural.

 

Le constat qui est donc fait, c’est qu’il y un manque de vie culturelle dans ces milieux... 

« On a des initiatives qui sont faites dans des endroits considérés comme territoires locaux. Mais, pour autant, il y a encore des besoins importants et on a différents rapports qui ont identifié ces manquements, des rapports réalisés par l’IGAC - Inspection générale des affaires culturelles - pour qu’on ait des dispositifs pour une meilleure intervention culturelle en zone rurale.

On sait que, souvent, les équipements culturels sont dans les zones urbaines et métropoles. Et que les zones un peu plus éloignées de ces centres n’en disposent pas. Donc, c’est un enjeu d'aménagement du territoire en matière de culture. On a par exemple les Micro-folies, qui s’inscrivent dans le cadre de ce qui a été lancé par la Vilette. Je trouve que c’est vraiment une belle initiative. (...) On sait que, par endroits, il faut apporter davantage de culture. Et les Micro-folies sont un outil plutôt positif. »

 

Avez-vous une date butoire pour cette mission en vue d’une certaine perspective ? 

« On a des délais assez courts, parce que cette mission s’inscrit dans le Printemps de la ruralité. Il y aura un point d’étape fin mars et avant la présentation officielle du rapport faite à la ministre. Et l'idée c’est que, dans le cadre du Printemps de la ruralité, on fasse une grande concertation à l’échelle nationale pour faire émerger des idées de tous les territoires. Il y aura des propositions soumises. Je ne sais pas si ce sera sous forme de décret ou de loi, pour que les propositions émergées, validées et portées par la ministre puissent aboutir. »

 

Quels sont les avantages de travailler sur ces missions temporaires, sur un cas précis comme celui-ci ? 

« C’est d’avoir vraiment un angle spécifique sur cette mission assez précise. Je suis accompagnée par un inspecteur général des affaires culturelles qui travaille pour le ministère de la Culture. (...) C’est évidemment un sujet majeur pour moi. Il y a des initiatives faites de part et d'autre, ça permet de valoriser ce qui a été fait sur certains territoires. Et pourquoi pas les dupliquer, contribuer à leur essaimage sur l’ensemble du territoire.

Il faut davantage d'équipements culturels, y compris en zone rurale. On sait que c’est aussi un élément d'émancipation pour la population. J’y suis à titre personnel très attachée. Pour moi, il y a deux piliers : l’éducation et la culture. Il faut qu’elles soient accessibles au plus grand nombre de citoyens. C’est aussi le sens de cette mission. »