CHEVALINE | Dossier de la tuerie au pôle cold-case : décision cette semaine

CHEVALINE | Dossier de la tuerie au pôle cold-case : décision cette semaine

PUBLIE LE 05/09/2022 par Mathieu Hutin - 8945 vues

C’est un bien triste anniversaire. Il y a 10 ans jours pour jours, le 5 septembre 2012, avait lieu la tuerie de Chevaline, sur le parking du Martinet, au bout de la route de la Combe d'Ire. Qui, en 90 secondes, avec un pistolet automatique Luger P06, a froidement abattu Sylvain Mollier (45 ans), Saad et Iqbal Al-Hilli (50 et 47 ans) ainsi que Suhaila al-Hallaf (74 ans) ? Qui a ensuite assené des coups de crosse à Zainab Al-Hilli, la laissant pour morte, pendant que sa petite sœur Zeena (4 ans) se cachait sous la robe de sa grand-mère ?

100 tomes et plus de 10 000 pièces de procédures plus tard, le ou les responsables du carnage n’ont toujours pas été retrouvé.

Mi-juillet, la procureure de la république d’Annecy Line Bonnet, avait requis au juge d’instruction le dessaisissement du dossier au profit du pôle Cold-Case de Nanterre. « Les magistrats du nouveau pôle disposent de temps pour travailler spécifiquement les dossiers. Les deux juges du parquet d’Annecy à qui l’affaire est confiée ont chacun plus d’une centaine d’autres dossiers en parallèle. »

Si certains confrères l’annoncent comme « officielle », la décision de transférer l’instruction à Nanterre n'a pas encore été prise. C’est la procureure de la république elle-même qui nous précise ce qu’elle qualifie de raccourci : « Ce n’est pas fait ! Le juge n’a pas encore statué ! […] La décision sera prise ou non dans la semaine et sera annoncée dans un communiqué comme je l’ai toujours indiqué, et nous n’annoncerons rien ce lundi, pour des raisons évidentes. »

Il y a peu, un magistrat nous confiait qu’au tribunal d’Annecy : « On aurait aimé la sortir (cette affaire NDLR). On en était capables. » réfutant l’argument « d’un œil neuf précieux » que nous lui proposions. Du côté de la procureure, au-delà du secret de l’instruction, Line Bonnet refuse systématiquement d’évoquer l’affaire avec les (trop) nombreux journalistes qui la sollicite régulièrement et confie ne lire aucun article de presse, n’écouter ni regarder aucune émission sur ce dossier : « Il est du coup inutile de m’interroger sur des éléments publiés ici ou là. »