PAYS DE SAVOIE | Octobre rose : quand le dépistage sauve des vies

PAYS DE SAVOIE | Octobre rose : quand le dépistage sauve des vies

PUBLIE LE 14/10/2022 par Auriana Castro - 7275 vues

Au cours de sa vie, près d’une femme sur 8 développe un cancer du sein. * Encore aujourd’hui, la maladie est la première cause de décès par cancer pour les femmes. Pourtant, détecté tôt, le cancer du sein se guérit dans 9 cas sur 10. Ce dépistage est, depuis 20 ans, le combat du Comité Féminin des Savoie pour la prévention et le dépistage du cancer du sein.

A la présidence de ce comité depuis 19 ans, Éveline Garlaschelli. Atteinte d’un cancer du sein, elle se fait une promesse : « Si je m’en sors, je ferai quelque chose pour les femmes ». Encouragée par une amie infirmière et d’autres femmes, elles créent l’association en 2002 pour promouvoir le dépistage précoce. Et ce, peu importe l’âge.
Si près de 80% des cancers du sein se développent après 50 ans, 20 % des cancers se développent donc avant. Dès l'âge de 25 ans et ce même en l'absence de symptômes, un examen clinique des seins par un médecin, une fois par an, est recommandé. Pour Éveline, il faut encourager les femmes mais aussi les hommes (1% des cancers mammaires) à une autosurveillance : « Si la poitrine change d’aspect, s’il y a un écoulement, une boule, un changement de couleur, on consulte. Chacune doit se prendre en charge, se surveiller. » Il est ainsi conseillé de réaliser une autopalpation une fois par mois, après les règles : « Il existe aujourd’hui des ateliers, des dispositifs sur internet qui sont aussi très accessibles ».

« Ça n’arrive pas qu’aux autres »

Pour Éveline Garlaschelli, le grand public est beaucoup plus informé aujourd’hui, beaucoup moins apeuré aussi à l’idée d’échanger. Elle raconte : « Il y a 20 ans, nous étions au balbutiement de la prévention… A nos stands, les gens venaient voir nos décorations mais dès que la question du cancer été abordée, ça effrayait. » 20 ans plus tard, si le combat continue, la différence est flagrante pour Éveline. Elle explique : « Ça n’arrive pas qu’aux autres. Ça peut arriver à ma fille, à ma mère, à ma tante… J’ai souvent lors de nos interventions avec des plus jeunes, cette réaction "Je vais en parler à ma mère, elle n’a pas fait sa mammographie". Ce sont des petites choses, on sème de petits cailloux ».

Des petits cailloux qui vont aussi chercher les publics les plus éloignés de la prévention : « Par exemple, les déficientes mentales. On les prépare avec à un mammographe en bois. On en a fait dupliquer trois sur le département pour leur expliquer l’examen et la nécessité de le faire. » Mais aussi pour les personnes sourdes, puisque l’association, en cofinancement avec la fondation Harmonie Mutuelle, a développé des vidéos en langue des signes sur la prévention des cancers du sein et du colorectale.
Toujours plus de prévention nécessaire pour Eveline « […] non pas pour faire peur mais pour sauver des vies. » Elle poursuit : « Aujourd’hui, on a fait un grand pas. On en parle davantage, on écoute et on sait qu’on peut en guérir et ça c’est merveilleux. »

Ce samedi 15 octobre 2022, les sapeurs-pompiers en partenariat avec, notamment, la commission communale d’action sociale du Bouchet Mont Charvin organisent les flambeaux d’Octobres rose. Les dons seront reversés au Comité Féminin des Savoie.

*Pour retrouver toutes les données statistiques : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cancer-sein/comprendre-cancer-sein